Collec. territoriales et infrastructures sportives, « investissement » réciproque
Fin mars 2021, l’Observatoire du groupe BPCE (Caisses d’épargne, Banques populaires, Natixis…) présentait les résultats de son étude sur le rôle et l’engagement des communes, EPCI, départements et régions dans le financement du sport.
Des observations qui ont découlé sur l’annonce d’une enveloppe inédite de crédits au profit des infrastructures sportives.
Les collectivités contribuent pour 60 % au financement du sport
Les dépenses publiques du sport représentent 20 milliards d’euros annuel. L’étude BPCE rappelle que 60% des dépenses proviennent du budget des collectivités, soit environ 12,5 milliards d’euros par an. Un chiffre est-il souligné, qui correspond à environ deux fois le budget des Jeux Olympiques de Paris 2024 !
Pour les communes, c’est même le deuxième poste d’investissement l’enseignement (8 milliards d’euros), après l’enseignement. Elles sont suivies par les intercommunalités (3,1 milliards) et, loin derrière, par les départements (0,8 milliard) et les régions (0,6 milliard). Pour ces 2 derniers, l’implication est moins grande car le financement est davantage tourné vers le soutien au sport de plus haut niveau (clubs régionaux & professionnels, aide et formation des athlètes de haut niveau, etc.).
L’étude met également en lumière l’importance du sport pour les élus. C’est en effet « un secteur clé », notamment à l’échelle municipale. Les dépenses de fonctionnement représentent environ 10 % de leurs dépenses, et celles de l’investissement 15 %.
Mieux, selon l’étude qualitative effectuée auprès de 20 élus du sport et 8 gestionnaires ou constructeurs d’infrastructures sportives, le sport est « un domaine porteur » qui pousse à maintenir un lien fort avec les associations locales qui sont considérées comme « le destinataire naturel d’aides de toute nature ».
Des défis à relever et une enveloppe de 150 millions pour les collectivités
L’investissement des élus n’empêche pas l’apparition de nouveaux enjeux ou défis. Les élus interrogés ont identifié 5 besoins pour le parc des équipements de demain parmi lesquels « la construction de nouvelles installations ex nihilo, la reconstruction, les reconfigurations pour d’autres utilisations, et le rafraichissement d’équipements pour les mêmes usages ».
« … un effort de construction et de rénovation a été mené depuis 25 ans, souligne Alain TOURDJMAN, directeur des études du groupe BPCE. Plus de 57 % des équipements actuels ont été mis en service ou rénovés depuis 1995. Mais il reste encore beaucoup à faire. Un tiers d’entre eux a été construit avant 1985 et n’a pas été réhabilité », soit 80 000 équipements dont environ 1 800 piscines, 12 000 gymnases et 5 000 salles polyvalentes.
C’est pourquoi alors, les Banques populaires, les Caisses d’épargne et le Crédit coopératif ont annoncé une enveloppe de crédits bonifiés de 150 millions d’euros pour les infrastructures sportives. Elle vise précisément à proposer aux collectivités locales et établissements publics, en France, des financements à taux bonifiés destinés à des projets compris entre 40 K€ et 25 M€ relatifs à la rénovation ou à l’extension d’infrastructures sportives. Le type de projets éligibles demeurant tout de même large, pouvant comprendre, des salles multisports et gymnases, des complexes aquatiques, des terrains d’entraînement de sports collectifs, des pistes d’athlétisme ou encore des équipements permettant l’accessibilité des sites sportifs par les transports publics et les transports non motorisés (stations de transports publics, garages à vélos, pistes cyclables reliées aux sites sportifs, etc.).
A noter encore, qu’au moins un quart des financements de cette nouvelle enveloppe de crédits sera consacré à des projets répondant à un objectif d’Action Climatique : rénovation énergétique des bâtiments existants, production d’énergie renouvelable liée aux bâtiments ou développement d’infrastructures de transport bas-carbone. Alain TOURDJMAN rappelant que « sur le quart des équipements chauffés en France, plus de la moitié est chauffé au gaz et depuis 2005, seulement 5 % sont chauffés à l’énergie solaire. »